« On s'est tous retrouvés à la gare de la Part-Dieu vers[xc2][xa0] sept-huit heures. Maman avait son rendez-vous en début[xc2][xa0] d'après-midi et elle n'avait qu'une peur, le rater. Le GPS annonçait cinq heures de route. On est partis avec la Peugeot à sept[xc2][xa0] places. Papa et Maman devant, et nous, les quatre enfants, derrière, comme à la belle époque. Il ne manquait que les scoubidous[xc2][xa0] et les cartes Panini.Papa a toujours eu une conduite assez brusque mais alors là, on aurait dit qu'il le faisait exprès. De la banquette arrière, je voyais[xc2][xa0] Maman, à l'avant. Elle ne disait rien mais, à chaque fois que[xc2][xa0] Papa freinait, ou accélérait, son visage se crispait. J'en avais mal[xc2][xa0] pour elle.À un moment, il y a eu une énorme secousse, c'est sorti[xc2][xa0] tout seul, je n'ai pas pu me retenir, mais c'est pas vrai ! Il va tous[xc2][xa0] nous tuer ce con ! »Édith se sait gravement malade. Elle a convaincu son mari et[xc2][xa0] leurs quatre enfants de l'accompagner à Bâle, en Suisse, où la[xc2][xa0] mort volontaire assistée est autorisée. Elle a choisi le jour et l'heure.[xc2][xa0] Le temps d'un dernier week-end, chacun va tenir son rôle, et tous[xc2][xa0] vont faire l'expérience de ce lien inextricable qui soude les[xc2][xa0] membres d'une famille.[xc2][xa0] Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse[xc2][xa0] avec délicatesse le tableau d'un clan confronté à l'indicible et[xc2][xa0] donne la parole à ceux qui restent